28 févr. 2008

Sous la brindille


Une semaine au grand air, sans clopes, sans alcool, sans sexe ; des a priori ni plus ni moins. Loin de la ville, loin de tout ce qu'elle aime, de tout ce qu'elle déteste, elle se trouve insignifiante, crade ; bref, elle s'adore. Jouer un personnage ou être soi-même, elle n'a pas encore choisi, ne veut opter ni pour l'un ni pour l'autre. En attendant, elle se plaît à défier mère Nature, fume dans ses champs, se saoule au soleil, se masturbe en fixant les étoiles. Tu crois la calmer, l'"assagir" comme dit le Beau Monde ; tu l'excites. Etouffée, compressée, dans cet espace sans limite, c'est un corps en attente, à la sensibilité exacerbée. Ses yeux dévorent, ses mains agrippent, ses seins accusent, ses lèvres salivent. Et cette plante carnivore qu'elle est devenue ne rencontre que son propre pistile, chaud, humide, incapable d'étancher sa faim. Elle sait trop bien être homme, être femme, s'attribuant les deux rôles, gémissant sous ses doigts, suçant goulûment sa main, en pleine possession d'elle-même, ne laissant la place à quiconque. Les bienfaits de la campagne ? Une femme excitée, frustrée, encore loin des a priori (ruraux) d'un esprit reposé, vivifié ; une femme qui mouille maintenant sous la simple caresse du vent, avec le chant des cigales. Dans deux jours, elle sera à Paris ...

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