28 déc. 2008

Gâterie hivernale


Un matin des plus froids. Un de ceux où il fait encore nuit, quand la rosée n'en finit pas de s'installer et lorsque la brume cache les premiers levés. On savoure le gel du dehors, emmitouflé sous la couette. On succombe aux températures glaciales, recroquevillé dans ses bras. C'est entre ses jambes que j'ai reposé la tête et je laisse traîner ma langue dans ces recoins de poils, de douceur et de chaleur. La joue contre son sexe et les deux synecdoques se répondent, contemplent la lumière qui pointe à travers le drap. Mais trêve de bavardages, je l'ai gobé, il a bougé. Mes dents jouent avec ton gland, je te sais réveillé, aux aguets. Ta main s'est immiscée dans nos jeux, insiste pour donner un ton sérieux. Une dernière fois, la bouche sur tes couilles et la perspective est imprenable ! Je te vois fier, tendu, impatient et fou. Nos mains travaillent à l'unisson quand ta veine, dans la moiteur de ma gorge, s'excite, et précède la décharge de ton sexe.
Ton plaisir a entraîné le mien et je ne tarde pas à m'endormir, la tête reposée entre tes jambes, sous ce drap où le soleil pointe déjà.

23 déc. 2008

Le blablabla d'une vallée


Dominique Lefort

De nouveaux talons pour l'occasion, une robe aussi sérieuse que fatale, et seulement Rien pour dessous ; les fêtes de fin d'année ! Ils avaient du choisir entre plusieurs invitations pour le très classique rituel du dîner entre couples, champ' et petits fours. Pourtant, elle aurait volontiers répondu à la très débridée mais non moins imbattable partie de pocker que plusieurs de leurs potes sans "e" concoctaient cette année encore. Sa soeur l'avait trop pressée de rentrer dans le rang et elle s'y trouvait plutôt mal à l'aise. Les femmes parlaient bébé et chiffon dans la cuisine tandis que les hommes, entassés dans les rares fauteuils, s'ingéniaient déjà à finir les bouteilles de digestif. Deux minutes plus tard et elle les rejoignait avant de passer sur le balcon, prendre l'air. Encore agacée d'avoir accepté cette grotesque mise en scène, elle pensa à entraîner Charlotte dans une danse frénétique, à se trémousser sur la table basse, à piquer les chaussettes de Georges, et à se suspendre à la cravate d'Edouard.
A taaaaable !
Ainsi, ils étaient deux maintenant, et, aux yeux de beaucoup, plus qu'un seul et même concept. Comme s'il avait trouvé la chose tout aussi barbante, il s'accouda à la balustrade, et, en soupirant de concert, ils se communiquèrent leur fou rire. Deux blagues salaces et trois verres d'apéro plus tard, ils étaient sagement assis l'un en face de l'autre, une sorte d'escargot de pâte et de viande hachée dans l'assiette, une boule de glace dans une coupe. Elle était grise, contrairement à ses compagnes qui enfanteraient sous peu ou allaitaient déjà et qui la suivaient au jus d'ananas. Encore une fois, elle voulait rire et, pour se retenir, chercha des doigts le genoux de sa moitié, concentré à suivre le monologue de son voisin de droite.
Une serviette tombe, une main cherche, une bouche trouve, une femme sous la table.
Personne ne semblait avoir remarqué le petit manège et le fou rire reprit donc, rouges d'excitation, ébouriffés qu'ils étaient. Non, elle ne se sentait pas mal. Oui, elle avait les doigts de son Jules dans son sexe pendant qu'il faisait mine de chercher l'heure dans sa veste. Et non, ça, elle ne pouvait pas le dire. Avant le traditionnel feu d'artifice du quartier, ils étaient repartis, bourrés, enchantés de ce début d'année. Maintenant, ils allaient prendre de bonnes résolutions ...

19 déc. 2008

Fontaine-Miche-Allons


Il lui avait demandé de l'attendre à l'hôtel, il ne tarderait pas. Elle était allongée sur le ventre, les cheveux défaits, rivière carbone, la tête enfouie dans l'oreiller. Un voile de déception parut sur son visage, il avait déjà du prévoir la scène et envisagé la jouissance, autrement. Comme à son habitude, elle semblait le provoquer, dévoilant en cet instant sa peau saturée d'UVs, resserrant à peine les cuisses sur son sexe, humide du bain qu'elle venait probablement de prendre. L'érection lui fit porter la main au bas- ventre tandis qu'incrédule il continuait de fixer l'ombre de ses jambes sur ses lèvres. Il fit subitement demi-tour et, dans la salle de bain, fixa son reflet dans la glace. Le désir devint douleur, l'horreur figea les veines sur son front. Elle était réveillée et le regardait d'un air amusé par dessus son épaule. Elle avait glissé la main entre le matelas et son ventre, rehaussant ses fesses. Il n'avait qu'à ...
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il fut dehors et reçu l'averse de plein fouet. Il se traita de misérable, d'incapable, la main sur ses couilles pleines. Alors seulement il la vit sur le trottoir d'en face, tête blonde 1664, plantée, trempée. Inhérente au décor, elle lui parut aussi inaccessible que les gros nuages blancs qui déversaient sur eux leur lot de consolation. Elle lui parut aussi affaiblie que ce Paris gris souris. Pourtant, ce fut elle qui traversa la rue et ouvrit les bras quand il s'évanouit.
Et la femme restait là, son homme sur le sein, en bas de cet hôtel où leur amour n'a pas passé.

8 déc. 2008

Lorsque Mienne est Tienne


Elle papillonnait de groupe en groupe, échangeait deux ou trois mots avec l'un, riait aux éclats en compagnie de l'autre. Elle portait une petite robe noire, et sautillait vers chaque personne qu'elle reconnaissait, inconsciente de l'effet qu'elle pouvait produire sur lui, et sur d'autres d'ailleurs. A deux reprises il avait aperçu le petit bout de dentelle qui lui cachait à peine l'entre-jambes et s'était mordu la lèvre d'envie. Elle revenait régulièrement se lover sous son épaule, lui déposait un baiser sur la joue et écoutait, docile et câline, la conversation jusqu'à ce qu'un nouvel invité aguiche sa curiosité. Elle disparaissait alors au milieu des voix tonitruantes et des effluves de cigarettes. Pourquoi tant de monde ? Pourquoi tous ces hommes agglutinés autour de sa femme ? Le vin lui montait à la tête et, si elle n'était revenue à cet instant, il aurait sans doute cédé au malaise qui lui martelait les tempes et lui brouillait maintenant la vue. Oh ! Ce besoin de la presser, de l'étouffer presque, de cacher celle qui flattait son orgueil et faisait sa fierté ! Mais, devant ses yeux de chatte apeurée, il afficha un large sourire et chassa le trouble de son esprit. Pour son dernier soir, il devait être à la hauteur et ne rien négliger de ce qu'elle attendait. Mais à la réflexion, il s'en voulait d'avoir monté cette mascarade, trop lâche pour assumer un ultime tête-à-tête. Pourtant, ils avaient tous deux une préférence pour leurs soirées en solitaires.
Une petite main se glissa dans la sienne et coupa court à son raisonnement. Elle ne pouvait jamais rester loin de lui très longtemps. Sa paume était froide et ses doigts tremblèrent légèrement. Quand il l'embrassa pour éviter tout questionnement, il se demanda comment il parvenait à lui mentir avec un tel aplomb. Les rires fusèrent du balcon où étaient réunis quelques amis de longue date. A eux non plus il n'avait rien dit. Peut-être parce que seuls comptaient ces derniers instants passés ensemble. Il vida son verre d'un trait et souleva sa femme dans les airs. Son cri strident fit rire l'assemblée et elle resta accrochée à son cou, les jambes entourant sa taille, la jupe relevée sur un petit bout de fesse qu'il s'empressa de masquer. Demain, il serait temps. Cette nuit encore, il lui ferait l'amour, les invités partis, au milieu des confettis. Il enfouit son visage dans le cou parfumé et commença une valse entre grotesque et sublime, sa partenaire sur le ventre à laquelle il prêtait ses
jambes. L'air de musique étouffait sous les discussions quand il sortit de sa torpeur, scotchés qu'ils étaient l'un dans l'autre. Il lui fut désagréable de constater qu'il était tôt et que personne ne s'en irait avant deux bonnes heures. Et, comme si elle avait ressentit le même malaise ou la même difficulté à ne pas être deux, elle mêla ses doigts aux siens, mit les clefs dans la serrure, s'empara d'une part de moelleux au chocolat, et grimpa l'escalier. Maintenant qu'ils n'étaient de nouveau que deux, il prit peur qu'elle ne sonde son âme, qu'elle y trouve le drame. Le bourdonnement s'insinua dans sa tête et c'est dans une semi-conscience qu'il sentit ses lèvres sur son front moite. Sur le matelas, il sombra dans un sommeil de plomb, interdisant à la fièvre de s'installer.
Il surprit les rayons du soleil à travers ses paupières et, instinctivement, bougea les extrémités de ses membres. Cristallin, le rire de sa femme lui fit ouvrir les yeux. Malgré les cernes qui marquaient son visage, elle semblait absorbée dans la contemplation d'un nid sur la branche du voisin d'en face. A la fraîcheur qui le surprit en s'éveillant il sut qu'elle avait dormi sur lui. Dans la chambre régnait un désordre surprenant, preuve d'une lutte acharnée qu'elle avait menée, mais contre qui ? Pourtant, jusqu'aux vieux meubles, tout lui sembla plus beau que la veille, ses symptômes avaient disparu. Il entendait le piaillement des oisillons par la fenêtre ouverte et rien ni personne ne fut là pour empêcher le sourire de se dessiner sur ses lèvres. Qu'avait-elle fait qu'un médecin ne puisse entreprendre ? Alors, comme si elle lisait dans ses pensées, elle lui répondit :"Si tu me quittais, je serais tellement malheureuse que tu ne pourrais pas être heureux." Elle ne s'était pas détournée du Dehors, allongée sur le ventre, la cambrure marquée, semblant remercier la vie qui s'étalait devant elle. Cette fois, il ne tenterait rien pour cacher sa nudité.

6 déc. 2008

Hommage à Catulle


C’en est fait, elle ne résiste plus ; de ce feu qui l’envahit elle ne se défend pas, capitule. Les yeux brillants, vides d’une détresse nouvelle, ouverts sur une profondeur sans âme, elle parcourt la pièce, impénétrable, irrémissible. Les lèvres sèches, gercées aux commissures, mortes de ne pas avoir su dire non, elle frémit, balbutie un faible remerciement. Le corps meurtri, saillant, le dessin admirable d’une côte, une omoplate, l’arrondi de son ventre tendu par l’alcool, les veines qui s’agitent, s’emballent, la drogue ne passe pas. Triomphale son entrée à Paris, fatale sa survie ! Ecrasée, nue et sans force la guerrière des bas-fonds parisiens ! Elle-même actrice de ses nouvelles érotiques, elle voit son imagination s’épuiser aujourd’hui, condamnée. Le sol est recouvert de livres, de feuilles volantes. Quelques gribouillis ont même pris la liberté de s’inscrire sur le drap. Elle aura eu l’audace d’aller à leur rencontre, ces Grands de la littérature, ceux qui refusent dorénavant de publier ses textes, ces hommes forts de leur pouvoir, ruinant sa vie, grinçant devant l’érotisme à présent usé de leur auteur. A la fenêtre, elle songe, véritable bête monstrueuse, et tourne, provocante, sa croupe au regard de l’homme impassible. Pour un peu, elle lui cracherait à la figure toutes les ignominies qui la rongent : ces hommes qui possèdent, la dépendance et la soif qu’ils leur insufflent, frêles et dangereuses créatures qu’elles deviennent, incapables sans eux de procréer. Mais elle sait que la rencontre, cette fois, sera toute autre, que cette fois encore, elle signera le contrat. Pourquoi la faire attendre ? Elle a rendez-vous.

De rage, elle arrache le papier peint. Ses ongles laissent la trace de griffures, comme sur un dos, comme dans une chair. Détruite, lassée de cet homme qui l’observe sans bruit, depuis des jours, reflet de ses échecs présents, elle le substitue pour un instant à la peinture de ce mur. Imposant, immobile et sombre, lui la laisse agir à sa guise. Sans détours, il se soumet à ses caresses, à ses paumes tendues, à ses serres doigtées. La pièce est vide, froide. Seul un piano à queue semble attendre son tour sur un tapis décrépi. Et elle, nue, elle savoure chaque instant dans ce néant poussiéreux. Le dos calé dans un coin, elle agrippe les deux pans de ses bras, accroupie, le corps en croix. Subitement possédé, son corps se précipite en avant et elle inhale – une seule inspiration – la fine poudre blanche tracée à même le sol. La tête rejetée en arrière, elle entrouvre la bouche, soupire, cherche à revivre, ressentir le sujet de ses romans, leurs duels passés, leur duo fané. Diaphane, elle est sangsue, plongée dans cette folie que lui accrédite son sexe. Elle a roulé en boule, se laisse baver sur le plancher, les yeux exorbités. Lui est toujours là, mannequin de cire qui la contemple les yeux fermés, un rictus prononcé au coin des lèvres. Déjà, il a commencé sa lente décomposition. Son agonie à elle ne fait que débuter et elle s’impatiente. Qu’attend- elle ? Elle a rendez-vous.

Mâle dans sa peau, elle enfonce la dague un peu plus profondément. La pointe de la lame, les bords affûtés scient la chair fraîche, bien vivante, pénètrent délicatement chaque tissu de son corps de femme. C'est bien mieux finalement, ce filet de sang dans le creux de son ventre, bien mieux que l’amour et la chaleur d’un homme, bien mieux ce silence que leurs cris, bien mieux ce gris blafard que leurs joues rosies de s’être aimés. Comparaison faite, les larmes viennent doucement se mêler au sang qui fuit, à la vie qui s'enfuit. Le carrelage accueille la fille perdue, éperdue, le regard noir, le ventre, le sexe, les mains, rouges. A cet endroit, ils auront fait l'amour, elle aura aussi glissé à terre, prise d'un spasme trop violent, rattrapée par ses bras si puissants. Jusqu'à présent, elle n'a pas connu ce froid, poignant. C'est amusant, elle ne sent plus la lame, et, si elle réfléchit, elle n'a plus senti grand- chose depuis que son odeur est partie, depuis qu’il est sorti de sa vie, la laissant seule face à ce cadavre pourrissant, à son présent décadent. Appuyée contre le mur, agrippée au pied de la table, elle jouit une dernière fois, hurlant leur amour passé, sa carrière abîmée, la souffrance de ces nuits sans lui, accessoirement la cause de cette marque rouge sur le sol.

Le matin la prendra, lovée contre le ventre de l’homme endormi, les yeux mi-clos souriant à celle qui lui a volé cette vie, sa source de création et de raison.

Enfin, la Mort lui tend la main.

1 déc. 2008

Fissure


Impatiente ! Elle allait trop vite, agissait avec empressement, agitait avec fureur. Pourtant, comme deux fesses dans un jean, ils étaient faits pour être ensemble, accomplir de grandes choses, mener loin, très loin, le corps et les sens.
Tiraillé ! Il voulait tout, tout de suite, et ne touchait rien du tout. Pourtant, comme deux couilles dans un slip, ils étaient faits pour être ensemble, accomplir de grandes choses, mener loin, trop loin peut-être, le corps et ses sens.
Les cagibis irritaient, les doigts, nerveux, cherchaient matière à apaiser l'esprit.
Ils vécurent une nouvelle année ainsi, à s'attendre désespérément. Le frôlement suffisait maintenant à les informer d'un quelconque changement physique chez l'autre, la rondeur d'un sein plus ferme, un désir évident, une moiteur devinée. Chez elle, resserrer les cuisses en croisant les jambes jusqu'à ce que sa culotte frotte, irrite ses lèvres et endolorisse tout son sexe s'avéra très utile voire nécessaire pour palier à la folie grandissante. Chez lui ? Elle ne savait pas. Une philosophie stoïque, une autre femme, une apparence. Dominant. A lui cette fille, à lui cette chatte, à lui ce cul, et rien qu'à lui. Malheureusement, leurs
tempéraments si différents n'occultèrent pas ce même désir de l'autre. Mais s'ils s'emboîtaient à la perfection, arriveraient-ils à se dessouder ? Le moment vînt où la drôlerie du lieu, les regards blagueurs n'eurent plus d'effets qu'un léger renoncement. Et c'est trois ans après leur premier signe de tête qu'ils décidèrent de franchir la limite de non- retour.
L'appartement, impersonnel, était cependant assez grand pour qu'ils puissent se presser, s'étouffer. Et, ainsi qu'ils l'avaient prévu, chacun hurla son envie à sa manière, elle, se jetant dans ses bras, déchirant maladroitement sa chemise, lui, une main dans sa nuque, relevant sa tête, l'autre broyant son cul. Elle a pleuré, subitement, un gros sanglot pour contrer l'étouffement, pour se laisser respirer, enfin, depuis le temps. Le goût des larmes s'est mêlé à leurs baisers, a salé leurs lèvres pressées. Il l'a soulevée, portée, ne sachant plus bien comment agir devant ces yeux déterminés, désespérés, que faire de cette peau si blanche, de ce corps offert. L'empressement premier avait disparu et une sorte de pudeur inconnue venait se jouer de leur légèreté quotidienne. Ils avaient pris l'air grave de ces gens soucieux de vivre l'instant. Alors seulement, il l'embrassa et tant pis s'il devait s'attacher puisque c'était déjà fait. Il leur était maintenant impossible de se séparer, les sens depuis trois ans exacerbés, le corps par l'absence cruellement meurtri. Le sexe chaud, l'envie figurée, le lit défait. Quand il la déposa sur la chaise, elle s'avança instinctivement, prête à répéter la scène apprise, jouée, fantasmée. Sucer n'est pas tromper. Mais il s'agenouillait déjà, la reprenait nerveusement dans les bras. Il n'avait rien prévu de cette fille, s'était habitué, croyant refusé. Aujourd'hui qu'il connaissait son corps, il découvrait son humeur. Et il allait provoquer, engendrer, posséder ce tout qui lui faisait peur, ce tout qui les retenait éloignés. La tête enfouie dans le creux de son ventre, il fit descendre son string, reconnu l'odeur subtilement marquée qui ne l'avait jamais quitté. Et sans bouger, il fouilla des doigts celle qu'il avait toujours crue ouverte. Elle se cramponnait à lui, incapable de retenir le torrent de larmes qui inondait déjà son cou, qui inondait déjà son con. Elle se cambra sous la jouissance, les seins dans la lumière, la face bouleversée. Jamais il n'aurait imaginé les secousses de ce petit corps, les gémissements de cette gorge, les crispations de ce visage. Il avait peur tout d'un coup, peur que la décharge provoquée ne la tue, peur d'être enfin l'acteur d'un plaisir dont il était lui-même l'auteur. Elle éjacula sur sa main, un mélange de mouille et de pisse, pressant sa tête entre ses seins, prenant, absorbant, croyant être à présent incapable de donner. Elle se lova contre lui, écrasa ses pleurs contre son torse, colla ses lèvres à cette peau suante, salée, vivante. Il la souleva et la porta jusque dans les draps. Il l'avait fendue, il allait maintenant s'y répandre, mais ne pourrait plus jamais s'en réchapper. Il l'observa et trouva son propre reflet, sa toute puissance, leur auto-suffisance. Alors il la chevaucha pour lui échapper, pour qu'elle ne croise pas les larmes, pour que leur fièvre silencieuse perdure entre ces quatre murs.