17 juil. 2008

Arnaque intimiste


Fort de son pouvoir, il la bloqua dés qu’il fut rentré. Passé le pas de la porte, le boulot fut oublié, la journée harassante estompée. La transpiration le long de l’échine devint sueur d’excitation, le mal de tête dû à la fatigue accumulée devint fièvre d’un désir impétueux.
Nina, accoudée au bar de la cuisine américaine, rencontra le papier peint, les seins écrasés contre le mur humide. Le chien, surpris par cette entrée fracassante, jappait dans le vestibule. S’il avait pu s’exprimer dans leur langage, le voisinage aurait su qu’il chipait sa culotte. Avec la condensation, le mur qui faisait face à la jeune femme devint mouille, large réceptacle de son envie démesurée. Bloquée entre les estampes japonaises et son sexe dressé, elle gémit. L’étouffement provoqua les cris, détermina d’instinct l’empoignement par sa main de son gun à lui. Elle l’enfonça elle-même dans sa chatte, indifférente à son désir, forte de son besoin animal. Son clitoris pressé contre le mur, elle eut tout le plaisir de gémir jusqu’à l’orgasme, balafrée de coups à l’intensité mouvante, lui donnant tantôt l’envie de pisser, tantôt le désir de hurler, enchaînée par des frissons insoupçonnés.
La poitrine et les lèvres gonflées à leur paroxysme, elle poussa l’extase dans un râle indéfinissable, mélange d’un cri sauvage et du désespoir féminin. Elle était déjà trop loin quand il perdit pied, éjaculat entre ses lèvres humides, sur son con liquide. Un instant, ils se retrouvèrent enchaînés, mouillés contre le mur, réceptionnant leurs souffles, étouffant leurs râles.

12 juil. 2008

Fairy tale



« Il était une fois une petite princesse. »

Comment avait-il su qu’elle n’arrivait pas à s’endormir ?
Peut-être parce que le drap avait glissé, qu’elle soupirait plus fort que de coutume, et qu’il entendait, comme un refrain habituel, ses dents mordiller ses joues.
Tournée face au mur, elle sourit.
L’histoire tombait à pic.

« Le petit amour d’un prince pas tout à fait réglo. »

Il s’était sensiblement rapproché. Ses yeux fouillaient sa nuque, elle le sentait respirer chaque pore de sa peau, à la recherche de l’inspiration pour la suite de l’histoire sûrement.

« Un amour insomniaque. »

Elle sourit de nouveau en fermant les yeux. Le conte allait devenir mime, les péripéties vivre et mourir dans leur lit. Et, son calibre entre les fesses – parce que c’est un conte moderne, il n’y a pas d’épée, lui avait-il confié - elle pu partager l’existence de cette princesse, la douceur de l’époux, la fougue de l’amant, les chevauchés à cheval, les mets à profusion, le vin coulant à flots, l’habilité des Grands de l’époque au jeu de paume.

« Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. »

La respiration se stabilisa.
Les cheveux épars, elle rêvait d’un dragon à grande langue, du chapiteau de la tour en forme de gland, et d’un amour courtois, platonique, à la manière de son siècle, c’est certain.
Le sommeil devrait attendre, il fallait qu’elle conclut :

« Il finit par la prendre une dernière fois et pénétra au cœur d’un nouveau chapitre. »

Il gagna la joute pour sa belle, fier de leurs couleurs assorties, rosi par l’effort, une princesse empalée sur sa lance.