9 févr. 2009

Sans foi ni toi


Il existe une histoire, celle d'une grande dame, la plus belle que la terre eût en son sein. La grande dame savait parler avec les yeux, un regard qui avait vu le printemps éclore, l'été gronder, l'automne mûrir, l'hiver figer. Un jour, - personne ne sut jamais comment - l'éclat bleu s'est fixé, sur un point à l'horizon, loin derrière les plus inaccessibles vallons. Encore aujourd'hui, certains disent que l'âme est partie, qu'aucune sensation ne peut plus entraîner les larmes de cet être languissant, que donc les yeux s'assèchent et désespèrent. D'autres s'accordent à penser que Méduse a rendu visite à cette rivale et a fait taire le regard à jamais. Il y a des choses que l'on ne peut voir qu'à deux, et je crois, moi plutôt, que la grande dame avait un amant, mort avec la pluie, tarissant son coeur, apaisant son esprit. Je crois que, les saisons ont beau passer, la grande dame a été volée. De sa faculté à juger, elle ne garde qu'une simple nostalgie. Je vais te confier un secret. La grande dame s'est penchée sur ma couche et m'a tout dit, cette nuit, quand tu me tenais dans tes bras, pleurant comme un enfant sur mes yeux éteints.

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