11 févr. 2009

D'or et d'éja


Ta chemise ouverte sur mes seins, cuillère à la bouche, café sans sucre, tu me quittes et le papyrus tire la gueule. Echange muet, il n'y a aucun amour à recevoir de moi, la plante le sait et tourne, butée, sa tête au soleil. Tu passes le pas de la porte et l'angoisse s'invite. Je veux bondir sur ta veste qui danse et je scrute le fond du bol, moi aussi butée comme l'herbe qui continue de fixer la fenêtre. L'âge d'or derrière moi sonne sur mon portable parce que mon petit cul manque. Bientôt un an qu'il n'est plus d'or. Mais pendant un an, j'ai été belle chaque matin. Les Suprêmes s'activent en cuisine, le god me snobe dans la chambre. Je ne lui ai rien dit et il est parti. Jeudi 8.00 et je voudrais une dose. Malgré ce '1 an', la seringue me revient, l'idée du champagne me donne envie d'une femme et toujours ce tapis sur lequel je rêve de me branler, d'exhiber. Le fond de ma pensée se perd dans le marc de café. Un couloir de néons à l'esprit, je le suis. L'appartement me revient, squat à trois, quatre, cinq parfois. Nuits blanches m'appelle, me hue, me sourit. La déesse des trois C sur la queue du maître des lieux, immense elle se souvient. Elle aimait son univers, les films pornos, les doubles, le regard qu'elle lui lançait Tu vois, je les suce et ils m'aiment tous, le regard qu'il lui jetait Sois à la hauteur, surprends moi. A en être satisfaits. Bientôt un an que je ne suis plus d'or. Mais pendant un an, j'ai été belle chaque matin. Dans le miroir, les cernes ont disparu, les yeux ne jouent plus, la peau même a revu le soleil. Il est parti. Sans poser de questions ni à moi ni au papyrus. Deux belles plantes que tu as protégées du froid, du désespoir et du désir de l'inconnu. Des petits dessins sur la buée que fait mon souffle sur la vitre, je repense à notre nuit. J'ai toujours le courage de t'attendre, ou la lâcheté de ne plus savoir dormir sans toi. Et toujours à moitié endormie sur le canapé quand y'a tes bras, ton torse, tes cuisses, ton envie de moi, tous d'un coup, qui perturbent mon rêve et emportent mon corps. Quand les souvenirs m'épuisent, ta présence m'est nécessaire. Nous déjeunons ensemble, qu'est-ce qu'une matinée d'absence ?

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