24 mai 2008

Chambre à l'heure


Au bout de la rue elle l'a repéré et, immanquablement, son pas s'allonge, ses talons heurtent le sol, font écho au même boum boum qui frappe sa poitrine. Son corps se scotche immédiatement et sans surprise, ses épaules trouvent le recoin chaud sous les aisselles, ses hanches viennent emprisonner ce qu'elle sent s'échapper. Les passants déambulent, certains les percutent, mais aucun ne remarque les lèvres qui s'unissent, s'humidifient, qui réclament, la main glissée entre le ventre et la jupe, les doigts qui fouillent, triturent le bout de tissu bien trop liquide.
L'hôtel est à deux pas, elle peut l'apercevoir d'ici mais auront ils le temps ?
Son entre jambes réclame sa queue. Aux contractions qu'elle ressent, elle sait qu'elle dévore déjà ses doigts. La main dans le froque de l'autre, titubants devant le monde qui défile, ils s'entrechoquent, jamais ne s'écartent. Paranoïa due à l'excitation ou la grosse dame de l'hôtel met un temps fou pour trouver cette foutue clé ? Et ce sourire en coin ? Elle, elle est déjà au premier, un sein à l'air. Au milieu de l'escalier, la jupe relevée, une botte en moins, un pied sur la balustrade, elle patiente. Le temps de deux boum boum de plus. Il est sur elle, lui sous ses aisselles, elle est sur lui. Bref ; intense ; entre deux passages de femmes de ménage. Dans ces bras, sur sa queue, elle est sûre, elle sait. Cela aura duré l'instant d'un râle, commun, bestial, mêlés.
La chambre est à deux pas, ils n'ont pas pris le temps.

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