28 mai 2008

Androgyne féminine


- " Bouge avec plus d'assurance. Ecarte les jambes en marchant. Un peu de souplesse ! "
Et de rire à gorge déployée, la tête renversée, les larmes aux yeux.
Elle porte une de ses chemises, une de celles qu'elle met le soir pour l'exciter, quand il rentre du boulot, sans jamais rien en dessous. Avec ça, des bretelles chipées dans de vieux déguisements. Et puis son pantalon de travail, bien trop frigide à la situation, tristement noir, celui qui exècre les plis.
Un cigare au bec, du marqueur sous le nez, elle a l'air d'un homme. Ce dont elle est persuadée. Plutôt d'un bonhomme, d'un bonhomme de paille.
Pour lui, ça ressemble étrangement à une brindille qui gesticule, à la démarche incertaine, à la peau bien trop blanche, faite de porcelaine fragile, et qui manque de se casser la gueule au moindre souffle du vent. Mais irrésistiblement désirable.
On pourrait en mettre cinq comme elle dans le pantalon, et passer entièrement les mains, les bras, sous ces vêtements trop larges, qui contrastent avec sa féminité grandissante. Force est de constater que cet accoutrement la sublime.
La naissance de son cul, le contour de ses seins, tout se devine, sait engendrer le manque. Et alors que les rondeurs se détachent, que le corps se courbe sous les cabrioles enfantines, qu'il la bouffe du regard, elle se jette soudain à ses pieds et, le petit homme, aux longs cheveux blonds-blé-emmêlés, qui a joué sa scène, supplie maintenant à genoux, demande la rédemption pour avoir chiper le rôle de l'autre Sexe.
- " Suce moi. Tu dois te faire pardonner. Et je dois reprendre ma place. "

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