28 janv. 2009

Omission


Doucement, il l'a prise dans ses bras, il l'enferme contre son corps. Il sent qu'elle a peur, il sent l'angoisse, un mal-être qu'il ne sait pas comment guérir ni même expliquer. Elle est loin et il devient jaloux de ces cauchemars qu'elle oublie au matin. Il est le seul témoin des tourments de ce petit corps et contre les révoltes de l'inconscient il ne peut rien. Sur son torse, elle pleure. Elle sait qu'elle a mal, elle ne sait pas pourquoi. Lui, il est là, tout le temps, c'est gentil mais elle est déçue, immanquablement. Elle aura rêvé d'une main sur sa nuque et d'une peau, plus chaude que celle qui la surprend au réveil et à laquelle elle ne s'habitue pas. Elle respire ce corps étranger, les bruits et les meubles ne sont pas les siens. Deux ans qu'elle est malade, deux ans qu'il l'aime, deux ans à voir qu'il la perd un peu plus chaque matin. Mais déjà les réalités affluent comme autant de vérités salvatrices.
Et l'Oublie peu à peu se fait, jusqu'à la prochaine nuit.

1 commentaire:

Mel-O-Dark a dit…

Ravissant texte...