14 oct. 2008

A la pointe de Priape


Elle l'observe. Il y a dans ses yeux un Je ne sais quoi qui lui dit : "Viens. Ne me laisse pas le temps de décider."
Ils se dévorent patiemment, se frôlent, depuis des mois, des années. Aujourd'hui que rien n'a changé, elle refuse de continuer le jeu. Elle s'épuise à l'attendre, fantasme la nuit, s'agite dans son lit. Tout ceci ne tient qu'à un fil, si mince qu'il s'est tordu, déformé, à plusieurs reprises. Préliminaires mis à part, ils ne se sont confrontés qu'une fois, et c'est bien insuffisant. Elle a faim. Tout son corps hurle. Dans ce lieu de passage, elle se retient d'arracher sa chemise, de caler son sexe, fine toison provocante, contre ce jean qu'elle sent tendu à chaque fois qu'ils s'effleurent.
Ce besoin, il lui faut l'assouvir, une fois de plus, plusieurs fois encore. Elle trépigne, et se figure les milliers de possibilités qu'il existe quand on réunit deux corps comme les leurs.

Alors, comme si les mots préfiguraient les actes, elle se retrouve à claquer violemment la porte, se félicitant de posséder enfin l'objet de ses désirs, ici, entre quatre murs. La moquette râpe leurs chairs lorsqu'elle se jette sur lui, l'encerclant de ses jambes, le basculant vers l'arrière. Elle va lui épargner la lourde tâche de choisir. Doucement, elle fait de nouveau connaissance avec ce corps dont elle avait oublié les imperfections. Elle l'avait sous estimé. Sa bouche s'attarde entre les plis, dans les creux, sur chaque détail. Assez de temps s'écoule pour qu'il devienne fou, fou d'un désir ravageur. Peu lui importe l'humidité de ses baisers sur lesquels elle paraît tant se concentrer quand il sent son sexe aller et venir, de son gland, jusqu'à ses couilles. Elle, s'amuse, ondule au-dessus de lui. Elle approche son sein de sa bouche lui laissant à peine le temps d'en lécher le bout. Elle bascule son bassin, irritant son sexe de ses lèvres, de ses poils, de sa mouille. Sans la moindre pénétration, elle a coincé sa queue dans son entre jambes, là où la chaleur, l'humidité, l'oppression, ne lui permettent plus que de bander à la mesure de son envie, inassouvie. A le faire glisser contre ses muqueuses, elle-même semble perdre la raison et inonde le bas-ventre de celui qu'elle a possédé. Pris alors d'un spasme violent qui relève subitement sa verge, il s'introduit à l'intérieur de celle qu'il désirait tant, relâchant immédiatement le foutre trop longtemps prisonnier, faisant gicler son sperme contre les parois, entre les lèvres, sur le con de celle qu'il baisera, encore.

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