13 sept. 2008

Empreinte


C’était une histoire d’infirmière, un classique, avec quatre ou cinq nanas, le même nombre de mecs. Et ça en faisait du peuple dans leur petit studio, bien qu’ils ne soient, corps et âme, que deux. Le virtuel et le réel se donnaient la réplique sans même se regarder. A comparer, elle l’avait pris en flagrant délit d’imitation, reproduisant les mouvements de langue, le va et vient des reins. Le Porno, dans son immatérialité, rendait leur étreinte plus excitante, marquait leurs caresses d'une véracité qu'Il n'aurait pu voler.
C'est dans cet univers qu'ils firent l'amour, elle, désirant ses mots, lui, cherchant ses lèvres. C'est dans cet univers qu'ils firent l'amour, pensant pouvoir remodeler la scène à l'infini, toujours plus proches l'un de l'autre, maintenant trop éloignés des séquences diffusées sur le petit écran. La voix comme le souffle des acteurs se perdait dans les enceintes quand leur dernière étreinte imprima la trace des mains sur le matelas.

Et quand la literie recueillit les deux êtres enchaînés, le générique de fin affichait les remerciements.

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