12 juil. 2008

Fairy tale



« Il était une fois une petite princesse. »

Comment avait-il su qu’elle n’arrivait pas à s’endormir ?
Peut-être parce que le drap avait glissé, qu’elle soupirait plus fort que de coutume, et qu’il entendait, comme un refrain habituel, ses dents mordiller ses joues.
Tournée face au mur, elle sourit.
L’histoire tombait à pic.

« Le petit amour d’un prince pas tout à fait réglo. »

Il s’était sensiblement rapproché. Ses yeux fouillaient sa nuque, elle le sentait respirer chaque pore de sa peau, à la recherche de l’inspiration pour la suite de l’histoire sûrement.

« Un amour insomniaque. »

Elle sourit de nouveau en fermant les yeux. Le conte allait devenir mime, les péripéties vivre et mourir dans leur lit. Et, son calibre entre les fesses – parce que c’est un conte moderne, il n’y a pas d’épée, lui avait-il confié - elle pu partager l’existence de cette princesse, la douceur de l’époux, la fougue de l’amant, les chevauchés à cheval, les mets à profusion, le vin coulant à flots, l’habilité des Grands de l’époque au jeu de paume.

« Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. »

La respiration se stabilisa.
Les cheveux épars, elle rêvait d’un dragon à grande langue, du chapiteau de la tour en forme de gland, et d’un amour courtois, platonique, à la manière de son siècle, c’est certain.
Le sommeil devrait attendre, il fallait qu’elle conclut :

« Il finit par la prendre une dernière fois et pénétra au cœur d’un nouveau chapitre. »

Il gagna la joute pour sa belle, fier de leurs couleurs assorties, rosi par l’effort, une princesse empalée sur sa lance.

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